Pour cause d'internet inaccessible, j'ai zappé nos derniers jours à Kano.
En résumé donc, 4 jours de répétitions, 3 jours d'enregistrement à CTV Kano, et un concert en clôture du festival. Cela faisait beaucoup de choses en peu de temps, le pari n'était pas gagné d'avance, mais il semble que ce soit chose faite.
A peine les sessions d'enregistrement terminées, nous n'avons eu qu'une journée de repos que nous avons utilisé pour:
1- dormir enfin
2- une expédition "zoubia" au Kurmi Market, le souk de Kano. Des tonnes de photos dont j'essaierai de mettre en ligne quelques unes quand nous serons à Port Harcourt chez Total, car là, la connection est correcte.
Retour du Kurmi Market avec couvertures traditionnelles et autres petits objets, mais dans l'ensemble, à ce jour, pas trop d'achats souvenir (on a fait le plein l'an dernier). Nous avons renoncé à une petite balade du coté de Dala Hill, car le soleil tapait trop dur.
Le lendemain, répétitions avec les Shantu sur le lieu du concert (j'ai déjà parlé de l'insolation), puis le soir concert.
La balance a été épique. après avoir essayé 2 tables de mixage, celle du prestataire en sono et celle de l'Alliance qui toutes 2 étaient défectueuses, nous avons appelé Faruk au secours pour qu'il nous prête la table Mackie que je lui avait vendu la veille, et dont on était sûr. Il a bien essayé de nous la louer (c'est le mode de fonctionnement ici, pas de service gratuit même entre amis), mais l'a finalement prêtée après que Denise lui ait répondu par un éclat de rire au téléphone, et est resté au concert. J'ai bien pris soin de le remercier publiquement à la fin du concert.
Le concert a été formidable et a emballé tout le monde, aussi bien les commanditaires et partenaires (Ambassadeur, Alliance française, direction art et culture de Kano city), que le public.
Les filles du groupe Shantu étaient très concentrées et rayonnantes. Ca a été un vrai bonheur d'être avec elles sur scène. Il nous est arrivé à la fin du concert, une chose significative et qui ne s'était pas passée l'an dernier. Dés le dernier morceau fini, tout le public est venu en bas de la scène nous serrer la main en nous remerciant: des jeunes, des vieux, des enfants.
(Se souvenir de ces moments là quand on arrive en fin de dossier Assedic sans avoir le nombre de cachets et qu'alors on se dit: "Et dire que j'aurais pu travailler à la Sncf ou aux Ptt, mais qu'est ce qui m'a pris?...")
Ma grande honte c'est au moment des remerciements d'avoir oublié Moussa et Awan (solo), qui nous ont accompagné tout au long du projet. Je m'en suis rendu compte tout de suite en descendant de la scène et j'ai couru m'excuser auprès de Moussa, qui s'était mis en costume 3 pièces pour l'occasion... Il m'a répondu avec son grand sourire (voir photo en début de blog) "no problem, it's ok!". La classe absolue.
La classe, c'est d'ailleurs ce qui les rend attachants, ces nigérians, que ce soit les hommes comme Moussa, Faruk, Ali Bature ou les femmes, Maryam par exemple. Ils évoluent avec une dignité, un port, une façon de se mouvoir féline et princière à la fois. On est vraiment loin derrière...
Bref, successfull concert. Commentaire de l'ambassadeur: "c'est exactement notre mission ici, voici un projet réussi de coopération culturelle franco-nigériane". A ce jour tout le monde souhaite que ce concert avec Shantu puisse revenir et tourner dans le pays, mais également qu'il soit présenté à la commission Afrique de l'Ouest des instances culturelles françaises pour une tournée africaine. Ce serait vraiment bien, car non seulement, nous n'aurons pu faire qu'un concert ensemble, mais bizarrement, les filles sont parties assez vite après le concert. On ne s'est même pas dit au revoir.
Au fait "Shantu" c'est le nom du groupe, mais surtout le nom de l'instrument avec lequel elles s'accompagnent rythmiquement, une grande graine évidée.
Le lendemain, à Kaduna, logé chez l'incroyable et inoxydable Emmanuel Eymard, nous nous fendons d'un concert en 4tet d'un autre style, avec quelques problèmes de son-qui-se-dégrade-en-cours-de-route-on-sait-pas-pourquoi, mais néanmoins apprécié des nigérians et des français. Tous les directeurs d' Alliances françaises, assez nombreuses au Nigeria, là pour une session de travail et ont assisté au concert.
Après le concert, DJ, tout le monde sur scène pour danser. Bonne ambiance, mis à part un incident que dut règler Eymard sur le registre international et vieux comme le monde de "c'est ma copine que tu regardes comme ça? tiens prends ça dans la gueule..." et l'ami Eymard d'amener l'imprudent se faire recoudre l'oreille en pleine nuit.
Lever 5h du mat, départ pour Lagos, rencontre dans l'avion avec Christophe, pilote français sur cette petite compagnie nigériane. Dommage, il ne pilotait pas ce 727, sinon on aurait fait un tour dans le cockpit...
Nous nous posons chez Denise, à Lagos. Le climat est très différent, chaud et humide, j'adore. Kano et Kaduna, c'était chaleur sèche, étouffante.
Ce soir concert à l'Alliance française de Lagos avant de partir demain matin à l'aube à Port Harcourt par le vol interne de Total.
On attendra Port Harcourt pour mettre des photos en ligne. Ici le courant saute sans arrêt.